Une exoplanète comme un trésor
L’équipe a observé une deuxième fois le système de KELT-9 afin de confirmer ses précédentes découvertes, mais aussi de rechercher de nouveaux éléments. Les chercheur·euse·s ont analysé 73 atomes, parmi lesquels des « terres rares ». Ces métaux sont rares sur la Terre. Ils sont mis en œuvre dans les matériaux et appareils modernes. Jens Hoeijmakers, PlanetS postdoc nommé conjointement entre Berne et l'Observatoire du Département D’Astronomie à Genève, explique : « Nous avons supposé que le spectre de cette planète pourrait être un véritable trésor. Nous espérons trouver des éléments qui n’ont encore jamais été observés dans l’atmosphère d’une exoplanète. »
Effectivement, les chercheur·euse·s ont détecté des signaux forts de vapeurs de sodium, de magnésium, de chrome et des « terres rares » scandium et yttrium dans le spectre de la planète – les trois derniers éléments n’ayant encore jamais été identifiés dans l’atmosphère d’une exoplanète. « En nous appuyant sur nos analyses, nous pouvons également estimer à quelle altitude dans l’atmosphère de la planète les atomes absorbent la lumière », poursuit Jens Hoeijmakers. Par ailleurs, on en sait maintenant davantage sur les vents situés à haute altitude dans l’atmosphère qui soufflent les atomes d’un hémisphère à un autre.
« Avec cette technique, nous souhaitons en apprendre encore beaucoup plus sur l’atmosphère de cette exoplanète, mais aussi d’autres planètes où les températures sont aussi élevées que sur KELT-9b », déclare Jens Hoeijmakers. Kevin Heng complète : « Il y a de bonnes chances que cette technique permette également de trouver sur une exoplanète ce qu’on appelle des biosignatures, c’est-à-dire des éléments prouvant la présence d’une vie. En fin de compte, nos recherches ont pour but d’étudier la naissance et le développement du Système solaire, ainsi que les origines de la vie. »